mercredi 10 octobre 2012

Comment réduire les déchets électroniques ? (1 de 2)

Salut à tous,  

   ¨Jadis, un fabricant de lessiveuses faisait la promotion de son produit en mettant en scène un brave réparateur qui se tournait les pouces, ses appareils ne faisaient jamais défaut. Cette semaine, une tarification a été imposée au Québec pour le recyclage de certains appareils électroniques. Cette écotaxe vise à favoriser la récupération et le recyclage d'appareils hors d'usage. Cette mesure s'inscrit dans la politique québécoise de gestion des matières résiduelles et sera administrée sous l'autorité de Recye-Québec. Le monde a bien changé, plus personne ne vante la durabilité de ses produits.

   L'électronique a pris dans nos vies une place qui aurait été inimaginable il y a trente ans, alors que les premiers ordinateurs personnels faisaient leur entrée sur le marché et que les téléphones mobiles pesaient un kilo. Aujourd'hui, l'écolier qui n'a pas le dernier téléphone intelligent se sent ¨rejet¨. Les écrans géants, les ordinateurs portables et les tablettes électroniques sont partout. Ces appareils, pour la plupart produit dans les pays émergent, contiennent des métaux, des plastiques et d'autres produits plus difficiles à traiter. Ils représentent un casse-tête en fin de vie, une source de produits dangereux lorsqu'ils sont envoyés à l,enfouissement ou à l'incinération et une perte de ressources non renouvelables.

   Trois jours après sa sortie, 50 millions d'appareils iPhone 5 ont trouvé preneur. Statistiquement, ils seront remplacés dans deux ans. Plus d'appareils en fin de vie signifie plus de déchets. Mais pourquoi les biens électroniques durent-ils si peu longtemps ?

  Une étude de l'ADEME (l'équivalent français de Recye-Québec) a été publiée récemment sur cette question (ademe.typepad.fr/files/durée-de-vie-des-eee.pdf). À partir d'une revue de la littérature en Europe, aux États-Unis, au Canada et en Asie, on a étudié les règlements, les normes et autres outils qui concernent la durée de vie des appareils électroniques dans le but de comprendre le problème et d'identifier les solutions.  

   D'abord, l'étude s'intéresse au concept de ¨durée de vie¨. En réalité, au moins quatre définitions existent : la ¨durée normative¨ (durée de fonctionnement), la ¨durée d'usage¨(propre à un utilisateur), la ¨durée de détention¨(entre le moment de l'achat et de cession) et la ¨durée d'existence¨(de la fabrication du produit à son élimination ou son recyclage). La fin de vie du produit est provoquée par son obsolescence. Cette dernière se définit par le moment ou l'appareil cesse de rendre le service pour lequel on l'a acquis ( obsolescence fonctionnelle), mais connaît aussi des variantes. Elle peut être indirecte, si  par exemple, elle est due à l'impossibilité de réparer un produit, faute de pièces. Mais parfois, elle est seulement liée à l'incompatibilité entre un logiciel et un système d'exploitation ou encore, elle résulte d'un changement de mode, lorsque l'esthétique du produit ne plaît plus au consommateur.

   C'est l'obsolescence provoquée par le fabricant qui veut vendre de nouveaux appareils. Ainsi,un téléphone portable qui devrait fonctionner facilement 10 ans est le plus souvent remplacé après deux ans ! Une étude  que nous avons faite en 2005 démontrait d,ailleurs que la manière la plus efficace pour réduire les impacts du cycle de vie d'un téléphone portable était d'augmenter sa durée de vie de six mois. Malgré la simplicité de ce constat, les services des ventes de l'entreprise s'y sont opposés. On veut vendre plus d'appareils...¨.

* Article du journal Le Quotidien, par Claude Villeneuve, enseignant à l'UQAC.

À suivre bientôt pour la suite,

Pégé

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