Salut à tous,
Du site France Culture : Pour le professeur de droit à Harvard et penseur du net Lawrence Lessig, il y a urgence à reconstruire des espaces communs de discussions.
¨ Pour le professeur de droit à Harvard et penseur du net, il y a urgence à reconstruire des espaces communs de discussion.
C'est avec une certaine inquiétude que Lawrence Lessig observe comment
Internet est à la fois un outil fantastique et ce qui a renforcé la
crise démocratique. Professeur de droit à Harvard, constitutionnaliste
réputé, Lawrence Lessig est l'un des premiers penseurs du web. Dès les
années 1990, il a réfléchi aux liens entre Internet et la démocratie.
C'est à lui que l'on doit les licences "creative commons" (pour la mise à
disposition d'oeuvres en ligne). Et la publication, en 2000, d'un texte
devenu classique de la littérature numérique "Code is law" [“le code,
c’est la loi"]. Il y expliquait qu'avec la numérisation de nos sociétés,
le programme informatique était amené à faire loi. 16 ans, plus tard
les algorithmes sont partout dans nos vies.
Vous dites qu’il devient difficile de partager un récit commun
qui permette de gouverner. Pourtant l’idéal initial d’Internet était
précisément que les gens puissent davantage se parler et se comprendre.
Que s’est-il passé ?
Nous ne réalisions pas qu’Internet allait aussi changer profondément
la nature des communautés, la manière dont elles accèdent à
l’information et la digèrent.
Nous sommes passés de plateformes communes pour avoir de l’information
[comme la télévision], à des plateformes de plus en plus fragmentées. Et
les algorithmes qui alimentent les gens en informations sur les
plateformes comme Facebook, produisent de plus en plus un monde dans
lequel chacun vit dans sa propre bulle d’information.
Or dans ce monde-là, l’idée même d’une action politique orientée vers
l’intérêt général est presque impossible. Nous ne savons pas comment
construire un espace dans lequel les gens pourraient discuter des mêmes
questions politiques, à partir d’un cadre commun et d’une compréhension
partagée des faits. Aujourd’hui, nous avons toutes les raisons de nous
inquiéter de la manière dont Internet nourrit la polarisation et une
moindre compréhension des problèmes communs, à cause des algorithmes et
de l’architecture du réseau.
Quelles conséquences a cette polarisation ?
Nous vivions dans un monde physique où si on se promène dans la rue,
on va être confronté à des gens différents, à des idées qu’on
préférerait repousser. Mais dans le cyberespace, il est de plus en plus
facile de segmenter les gens, de les cantonner à leur propre univers. Or
se confronter à d’autres idées que les siennes, c'est l’essence de la
démocratie. Laisser les gens vivre dans un monde où les seules idées et
paroles qu'ils reçoivent sont celles qu'ils veulent, c'est détruire la
base de l’engagement démocratique. C’est vraiment une évolution
dévastatrice. Et nous ne savons pas comment surmonter cela. Comme c’est
inédit, nous n’avons aucun principe légal ou précédent clair pour nous
aider à comprendre comment faire .
Quelle est la responsabilité des réseaux sociaux ?
Facebook a déjà, par exemple, une politique qui interdit la propagation
sur sa plateforme des messages de haine ou terroristes. Sur ce sujet
comme sur la pédo-pornographie, il prend donc déjà la position d’un
censeur. Et le vrai problème que cela pose, c’est que c’est un acteur
privé. Quand Facebook ne veut pas que quelque chose soit publié, ils
disent juste : "c’est notre plateforme, privée". Mais l’idée d’une
plateforme privée quand des millions de personnes sont dessus est assez
folle. Nous devons réfléchir à cela : comment créer les standards et les
valeurs qui devraient gouverner un monde possédé par des entreprises
privées¨... ( Voir l`article au complet )
https://www.franceculture.fr/numerique/lawrence-lessig-la-segmentation-du-monde-que-provoque-internet-est-devastatrice-pour-la
Pégé
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