jeudi 6 juin 2019

FICTION : Les bagnards du clic !

Salut à tous,

Du site Slate :La société tout entière a recours aux intelligences artificielles, mais les honnêtes citoyens ont-ils conscience que leur éducation réclame désormais une main-d'œuvre titanesque?   

¨ Condé-sur-Sarthe, 24 avril 2031 !
    La légende de Dorian Sauvet, le célèbre activiste anti-reconnaissance faciale, commence le jour de son arrestation et de son incarcération immédiate, le 24 avril 2031 –si ce n'est que les premiers concernés sont souvent les derniers prévenus quand le destin décide d'en faire des mythes.

   Comment, sur le coup, discerner une banale arrestation d'un événement fondateur? Dorian, jeune homme sage et prudent, ne s'y attendait pas et n'avait aucun plan. Sa première réaction d'ado mal dégrossi fut, bouche bée et bleuie par la peur, de ne rien comprendre à ce qui lui arrivait.

 Heure H-26 !
   À 10 heures du matin, menotté aux grilles d'une camionnette lancée à fond vers la prison, ballotté dans le silence accablant du moteur électrique et le mutisme du garde armé face à lui, Dorian oscille entre tétanie, incrédulité et descente d'organes.

   Il a été arrêté chez lui, au lever du soleil, sans explication plausible, arraché à son studio parisien puis collé dans ce fourgon.

   Triple homicide à Nice, lui a craché un gradé, avant d'enregistrer au pas de course sa déposition.

   Absurde, s'est défendu Dorian, qui vient en effet de Nice mais l'a quittée voilà trois ans pour la capitale. Et non pour devenir criminel, mais acteur. Les profs de son école de théâtre lui prédisent d'ailleurs un bel avenir: il sait tout jouer.

   Ce matin, pourtant, il peine à se donner une contenance. Serait-il possible, afin de saisir ses intentions, de parler au metteur en scène de cette tragi-comédie grotesque?

   – Te fatigue pas: quoi que tu dises, c'est plié, a coupé court le gradé en le poussant dans la fourgonnette.
  
   L'idée de prison lui est si étrangère que Dorian, d'habitude si prompt à disserter sur ses états d'âme, est incapable définir ce qui l'habite. Prison. Taule. Les portes du pénitencier. Dernier endroit au monde où ce fils d'ingénieur, honnête et droit, pensait finir.

   Peur? Rage? Dégoût? Abattement? Honte? Panique? Fin du monde? Des paquets d'émotions lui tombent dessus, trop volumineux, trop denses, trop noués pour être démêlés. Ils s'accumulent, s'entrechoquent, éclatent, se mélangent. Ils ne nourrissent pas la réflexion, ils l'empêchent. Ils l'écrasent. Dorian étouffe.

   Le temps passe, et l'hypothèse de la blague potache agonise. Dorian s'y était un temps raccroché, mais le beau blond doit maintenant l'admettre: la camionnette roule depuis deux heures, la mitraillette du garde est en vrai métal, les écussons de son uniforme ont tout d'officiels... La complexité de la mise en scène dépasse de trop celle d'une plaisanterie.

   Qu'est-ce qu'on lui reproche? Dorian fouille ses méninges sans dessus-dessous. Oui, il a toujours fumé un peu d'herbe, mais c'est légal, maintenant. Ils n'enferment quand même pas rétroactivement les fumeurs d'antan?¨...   ( Voir la suite de l'histoire )

 http://www.slate.fr/societe/si-jamais/episode-8-bagnards-clic
 
 Pégé 

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